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Emmaüs...




Emmaüs de tous les jours!

Quelque part sur la route du retour, un couple d’amis…

Voilà, c’est fini, et avec lui nos espoirs ensevelis…

Reprendre le chemin, retourner à la vie, notre vie. Celle d’avant qui est à tout jamais finie, perdue.

Rien plus jamais ne sera pareil, désormais jamais rien ne pourra être pareil : en lui toute notre espérance d’un avenir fécond, tous nos espoirs d’un monde plus juste… Et en quelques heures tout s’est évanoui !

Voilà, c’est fini, et avec lui tous nos espoirs ensevelis…

Que de bons moments passés ensemble pourtant ! Non ?

Tiens, tu te souviens quand il disait…

Oui ! Qu’est-ce qu’on aimait l’entendre dire l’Amour de Dieu ! Comme on en redemandait de ses histoires où le petit chien, les fleurs des champs ou la brebis n’étaient pas perdus ni inutiles…

Des heures, on l’aurait écouté !...

Et sur la montagne, comme Il disait le bonheur à venir ! On était nombreux ce jour là, je me rappelle, on était bien, il faisait doux à la lumière du crépuscule … et à la chaleur de sa voix.

Et puis, facétieux avec ça ! Le jour où, à la noce, il a changé l’eau en vin… Tu te souviens la tête du cérémoniaire ? Et celle du marié qui n’y était pour rien, et qui n’y comprenait rien… On aurait dit la tronche du prof de chimie à qui on vient de montrer que la transmutation c’est possible : Hébété et incrédule ! Oui mais les convives : aux anges, béats sans rien savoir. En fait, ce jour là, c’était uniquement pour faire plaisir à sa Mère, lui n’avait aucune envie de se mettre en avant.

Déjà quand il était gamin, il avait bien du en faire d’autres mémorables…

Tu l’imagines en train de jouer aux dés ? Pas moyen de gagner, il devait savoir à l’avance ce qui allait sortir ! Et pour jouer à cache-cache avec lui ? Impossible ! Soit on le croisait et on ne savait même pas que c’était lui ; soit il savait toujours où nous trouver… Même pas la peine de se cacher ! D’ailleurs il l’a refait le truc du cache-cache ; rappelle-toi Nathanaël ce qu’il disait du figuier sous lequel il était réfugié… Et Zachée planqué sur son sycomore : il l’a trouvé tout de suite !

Et avec les profs, même tout petit, il devait être extraordinairement étonnant à leur expliquer tout ce qu’il savait déjà et que eux ne comprenaient pas encore.

Oh oui, sa Mère m’a raconté qu’une fois, à Jérusalem, elle l’avait retrouvé au milieu des Docteurs de la Loi à discuter les écritures, tranquille… Et les savants n’en revenaient pas, ils n’en croyaient pas leurs oreilles tellement il était fascinant déjà. Trois jours ! Trois jours durant elle l’avait cherché avec son mari, pour finalement le retrouver là, dans le temple, assis à discuter technique avec les experts !!

Tu te rends compte…

…


Et oui, il va nous manquer ! Il nous manque déjà terriblement…

Et la fois où il est parti camper sur la montagne avec ses trois plus proches amis… On n’a jamais vraiment su ce qui s’était passé là-haut, mais ils en sont revenus tous bouleversés. Bouleversés, mais sereins. Comme s’ils avaient vu quelque chose d’extraordinaire. Oui, comme s’ils avaient fait une rencontre impossible, une vue de l’esprit réalisée… Un jour, peut-être, ses amis, ils nous diront… Mais aujourd’hui, ils sont tristes et désemparés. Tout le monde est triste ; et nous aussi, nous sommes désemparés …

Pourquoi ? Pourquoi cette injustice ?

Je n’y comprends plus rien...

… J’avoue pourtant que le jour où il est entré dans la ville juché sur une pauvre bourrique et que la foule en délire l’acclamait, là j’y ai cru.

Oui, moi aussi, ce jour là, je croyais que les choses allaient enfin être plus faciles ! Quel succès ! Et mérité en plus, il avait déjà fait tellement de bien, de belles et bonnes choses…

Et voilà où nous en sommes aujourd’hui. Quel gâchis ! Tant d’espoirs anéantis… Tant de questions sans réponse… et qui reviennent sans cesse !

Pourtant on ne peut pas dire qu’il ait chômé au cours de ces presque trois années. Tu te rends compte de tout ce qu’il a fait, de tout ce que nous avons fait avec lui à sa suite ! Que de chemin parcouru…

Ah ça tu peux le dire, le suivre n’a pas toujours été une sinécure. On le laissait seul en prière, le soir venu sur la montagne ; ses amis traversaient tout le lac en barque pendant la nuit (des fois au péril de leur vie, assaillis de danger, et contre les éléments déchaînés, m’ont-ils dit… Mais bon, on n’y était pas, mais j’ai bien senti que quelque fois il avait du se passer des choses bizarres…) Et au petit matin on le retrouve parmi eux de l’autre côté du lac… A croire qu’il avait volé au dessus des eaux ! Et nous il fallait se taper toute une journée de marche pour le rattraper et essayer de continuer encore à le suivre !

… mais voilà, maintenant tout est fini, nos espoirs en lui sont définitivement ensevelis … avec lui.


Bonjour mes amis ; accepteriez-vous que je partage un moment de votre chemin ?

Je vous vois tout tristes et en colère, je vous sens abasourdis et complètement découragés… Je vous crois désespérés. Peut-être que je peux vous aider…


Seigneur, toi qui chemine avec chacun, toi qui soutiens nos peines, je t’en prie montre ta vie à tous mes amis et frères dans la douleur d’une séparation ; instruis-les de ta voie, rassure-les par ta voix. Que la sérénité les regagne en toi.

Dominique

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